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Cockpit

Dans la vieille Angleterre c’était le lieu où se déroulaient les combats de coqs. C’est du même mot que le théâtre Shakespearien baptisa la scène. Aujourd’hui ce vocable est universellement utilisé pour désigner le poste de pilotage. Cette idée d’un endroit un peu sanglant a transité par la marine Britannique, laquelle, depuis le 17ème siècle, a pris coutume de nommer « cockpit » un espace à l’arrière du bateau, où on déposait les blessés. Cet espace, en fait, était plus couramment utilisé par les jeunes officiers, et se trouvait en général proche de l’homme de barre.

Les milieux aéronautiques anglophones ont très tôt baptisé le poste de pilotage des avions de ce vocable « cockpit ». S’y ajoutait aussi l’idée d’une certaine exiguïté, bien réelle.

Aujourd’hui les équipages sont dans un environnement climatisé, à l’ergonomie étudiée (même s’il y a encore de la marge de progression !), avec un niveau de bruit raisonnable permettant de converser, en croisière, sans l’aide du système interphone. Sur les avions Airbus, grâce au mini manche latéral, il y a même une tablette rétractable utilisable comme petit bureau et améliorant sérieusement le confort du repas.

Et les pilotes sont assis….

Ceci semble évident de nos jours mais ne l’a pas toujours été. Ainsi les frères Wright ont-ils réalisés les premiers vols pilotés en position couchée. Cette position couchée vers l’avant a été ensuite abandonnée pour la position debout ! (Il y aura plus tard des positions « couché sur le dos », sur des prototypes, et pour des essais en vol). Puis, la durée des vols est passée rapidement de l’ordre de la minute à une heure et plus… Et naturellement furent introduits des sièges de pilotage plus ou moins carénés. Les pilotes avaient toujours la tête à l’air libre, ce qui les exposait aux projections, peu ragoûtantes, d’huile du moteur, mais leur permettait d’être dans l’élément, de conforter leur sens de l’air et d’apprécier plus ou mois la vitesse de l’avion. Leurs capteurs sensoriels les y aidaient par la perception du bruit et de la pression dynamique de l’air.

Puis la vitesse des avions augmenta. Et la recherche d’une moindre traînée aérodynamique, la conception d’instruments de bord adéquats, a conduit au cockpit fermé. C’est peu de dire que les premiers pilotes n’y étaient pas favorables ! Ils avaient l’impression plus ou moins bien exprimée d’y perdre les sens…. On retrouvera ces mêmes réticences à la mise en ligne des avions modernes qui, de fait, ont privilégié la vue au détriment des autres sens du pilote, en particulier du toucher.

Au début de l’aviation, les commandes de gouverne de profondeur et de gauchissement étaient séparées, ce qui amenait le pilote à lâcher la commande du moteur, situation à risques vues les timoneries de l’époque. Un Français, Esnault Pelterie, inventa alors le manche à balai.

Dans le jargon des équipages Français, il est courant de parler de la terrasse. C’est bien sûr faire passer l’idée par laquelle les pilotes disposent d’une vue panoramique. Et il faut reconnaître que les pilotes ont la meilleure vue à bord. Ainsi l’hôtesse apportera-t-elle un café « à la terrasse » !

 
     
   
  Jean Louis dans le cockpit de l'A380