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Montagne

Dès l’origine l’aviation donna une nouvelle vision du monde et établit un nouveau rapport aux éléments. Avant de changer radicalement notre rapport à notre quatrième dimension, le temps, elle bouleversa d’abord notre rapport à l’espace, dans sa troisième dimension, et repoussa de plus en plus loin notre horizon géographique.

Le franchissement des montagnes fut l’un des premiers défis, avant celui de la traversée des mers, des océans, et des déserts.

La première traversée des Alpes fut un exploit retentissant réussi par un dandy Péruvien habitant Paris, Jorge Chavez.

Il partit de Brigue, en Suisse, le 23 septembre 1910 et franchit les Alpes à la hauteur du col du Simplon. Il rencontra alors des turbulences fortes dont souffrit la structure de son fragile Blériot XI. Les ailes de celui-ci se rompirent lors de l’atterrissage à Domodosola, au Piémont Italien. Gravement blessé, Chavez mourut quatre jours plus tard, après qu’il eut prononcé ces mots : « plus haut, toujours plus haut ».

L’aéroport de la capitale du Pérou porte le nom de Jorge Chavez, et l’armée de l’air Péruvienne a pris pour devise « Arriba, siempre arriba ».

Le 7 mars 1911, avec un biplan Maurice-Farman, l'aviateur Eugène Renaux  et son navigateur Albert Senoucque rallient depuis Paris, et en cinq heures dix, le sommet du Puy de Dôme, après une élégante boucle autour de la cathédrale de Clermont-Ferrand. L'exploit fut salué par une foule enthousiaste et leur valut la coquette somme de 100 000 F. En effet, ils relevaient avec succès le défi d'Edouard Michelin, lancé pas plus de trois ans plus tôt, défi semblant irréalisable avant longtemps alors qu’Henri Farman venait à peine de boucler le premier kilomètre en circuit fermé, sur avion Voisin à moteur de 50 cv, exploit justement salué en son temps.

Peu à peu, la connaissance du vol en montagne s’est transmise. Au début elle n’était que le seul fruit de l’expérience personnelle, que l’on se forgeait en allant y voir soi-même. Comme pour le jeune enfant, l’apprentissage s’est fait par l’erreur.

Puis en 1913 naquit « l’école des remous » de Thoret dit « Thoret Mont-Blanc ».

En 1914 Parmelin réussit le premier survol du Mont-Blanc.

En 1921, le Genevois François Durafour (1888-1967) équipe son biplan Caudron G3 d’un moteur Rhône de 110 CV et le 30 juillet 1921 il atterrit au Mont-Blancsur le Dôme du Goûter (4.331m). Il rentre à Lausanne via Chamonix. Son exploit est inégalé durant 30 ans.

Alors qu’un Sud-américain a franchi, le premier, les Alpes, c’est une femme, et une Française qui plus est, qui réussit l’exploit du franchissement des Andes. Le 1er avril 1921 Adrienne Bolland décolle de Mendoza son Caudron G3 type 1913 à moteur de seulement 80 CV et franchit, pour la première fois dans l’histoire de l’aviation, la Cordillère des Andes. Elle a du monter à 4500 m (son avion plafonne à 400 m !), et, pétrie de froid et le visage ensanglanté, elle atterrit à Santiago du Chili après plus de trois heures de vol. Elle y reçoit un accueil triomphal.

En 1927 Thoret crée au Fayet l’Ecole de Haute Montagne ( plus orientée vers le survol que vers l’atterrissage en montagne).

En 1929 Ernst Udet, as de la luftwaffe, atterrit en plein massif, sur le plateau du Trient.

1935 : Le 35ème régiment d’aviation de Lyon-Bron essaie des skis en bois sur ses Potez 25, MS 230 et MS 330. Cette idée est abandonnée devant le peu de réussite.

Ernst Udet